Cher amis, chers frères et sœurs,
Nous commençons à voir le bout du tunnel et nous espérons qu’à partir de la semaine prochaine, certaines habitudes pourront, avec prudence, rompre un peu le confinement que nous subissons tous.
Cette semaine, je vous propose de réfléchir ensemble sur le récit du livre des Actes chapitre 16, versets 19 et suivants. Paul et Silas se trouvent à Philippes, où ils sont illégalement incarcérés. En effet après des troubles à l’ordre public dont ils sont victimes, ils sont battus de verges et enfermés, les ceps aux pieds, ce qui constitue une mesure aggravante de leur emprisonnement. Au lieu de se plaindre, nous les retrouvons en train de prier et de chanter des cantiques à la louange de Dieu. Pas le moindre doute dans notre esprit, ils ne sont pas pris de délire ; c’est la profondeur et la fermeté de leur foi qui s’exprime. Cette expression de confiance face à l’épreuve témoigne d’un enracinement solide dans la grâce salvatrice : pas de place pour la colère, les plaintes, la rancœur. Ce sont des cœurs débordant d’amour pour le Seigneur et leur prochain qui se révèlent. J’admire cette capacité à la résilience, à la bienveillance, à la bonté. Le drame de Paul et Silas nous enseigne plusieurs choses. D’abord ce n’est pas à l’heure de l’épreuve que l’on décide de cultiver un lien profond avec le Dieu qui pardonne et délivre.
Leçon numéro 1 : profitons de ces journées en confinement pour approfondir notre relation d’amour avec le Dieu vivant qui sauve.
Leçon numéro 2 : leur témoignage : selon le texte, les autres prisonniers les écoutent. En ce moment, qu’entendent nos voisins de notre part ? Des plaintes et critiques envers ceux qui nous gouvernent et nous dirigent ou des applaudissements à 20h et des remerciements envers ceux qui nous soignent et nous protègent ?
Leçon numéro 3 : quand le gardien veut se donner la mort, car il redoute l’évasion des prisonniers, Paul le rassure : « Ne te fais pas de mal, nous sommes tous ici ! ». Le lien créé avec les autres prisonniers est tel qu’ils suivent les conseils de Paul et Silas, et ne s’échappent pas. Avons-nous créé des liens de confiance avec nos proches afin qu’au terme du confinement les élans de solidarité et fraternité persistent ?
Revenons sur les dates et conditions du confinement. Voici, pour l’instant, les recommandations de la Fédération et de l’Union franco-belge : concernant le ministère pastoral, à partir de la semaine prochaine les pasteurs pourront à nouveau circuler plus librement et sans dérogation. Cependant, nous leur demandons de limiter leurs déplacements et de respecter tous les gestes barrières qui s’imposent, afin de respecter les normes sanitaires en vigueur. De même les anciens ou diacres sont appelés à se concerter avec leur pasteur et à tout mettre en action lors de leurs visites, si elles sont nécessaires, pour ne pas risquer une contamination à leur hôte, et réciproquement à leurs proches.
Le Président de la République l’a rappelé : l’épidémie n’est pas terminée, elle est pour l’instant partiellement maîtrisée.
Pour ce qui concerne les lieux de culte et les rencontres : nous sommes responsables de ce que nous autorisons ou organisons ! Donc et jusqu’à nouvelle consigne, les rencontres d’églises et cultes ne sont pas autorisés. L’Union et les Fédérations ont suspendu les célébrations, ce seront donc elles qui les autoriseront à nouveau. Avec beaucoup de pertinence, le Premier ministre a qualifié nos rencontres de « brassages réjouissants ». Nous devons donc attendre des indications précises des ministères concernés pour savoir comment, et pas seulement quand, rétablir nos services. En effet toutes les recommandations des gestes barrières et des limites de capacité devront être scrupuleusement respectées. Nous partageons le deuil et la peine de notre Fédération sœur, la Fédération Nord, qui déplore plusieurs décès liés au Covid 19. Appliquons toutes les recommandations de santé afin de limiter les effets de cette épidémie. Bien-sûr, de façon plus large, continuons d’intercéder pour ceux qui souffrent mais aussi ceux nous soignent, protègent et administrent ; leur tâche est immense.
En 2018, lors de la rencontre annuelle avec les autorités religieuse, le Président de la République a appelé les églises issues de la Réforme Protestante à rester les vigies de la nation. Nous remercions notre Président pour cette invitation et ce compliment, et lui répondons que nous serons particulièrement attentifs à la mise en place de tout dispositif qui pourrait limiter les libertés fondamentales des individus, comme la liberté de conscience ou la liberté de culte.
Terminons, si vous le voulez bien, par un retour à l’Écriture. Dans le livre de Daniel chapitre 10, face à un prophète décontenancé par les événements et les prophéties qu’il découvre, le Seigneur prend soin de son messager par des paroles empreintes de compassion et d’encouragement ! Relisons-les et éloignons nous des donneurs de leçons et de réprimandes. Dieu s’adresse à Daniel au verset 18 : « N’aie pas peur, homme bien aimé, que la paix soit avec toi, courage, courage ! » Pas un mot de condamnation ni de réprimande, mais du soutien, de l’édification, de l’exhortation. Que ces paroles de miséricorde adressées à Daniel et à chacun d’entre nous, nous rassurent. Quelques pages plus tôt, chapitre 7, Darius, roi de perse fait cette remarquable confession à laquelle nous pouvons tous adhérer :
« Il est le Dieu vivant, il subsiste éternellement ; son royaume ne sera jamais détruit, et sa domination durera jusqu’à la fin. C’est lui qui délivre et qui sauve, qui opère des signes et des prodiges dans les cieux et sur la terre ». Amen !
Daniel Monachini