FFS Mag n°4 | Interview d’Alain Auderset

Alain vous offre 30 pages de son livre Rendez-vous dans la Forêt à télécharger ! ICI

Un des articles du FFS mag n°4.

Bonjour Alain, peux-tu te présenter en quelques mots?

Je m’appelle Alain Auderset, je suis papa de 4 enfants que j’aime énormément. Mes enfants sont grands maintenant mais ils sont tout le temps dans mon cœur. Par cet amour que Dieu m’a donné pour eux, je comprends mieux l’amour de mon Père céleste. même si je ne saurais le comparer, tellement il est plus grand que le mien.
J’ai écrit trois tomes du livre Rendez-vous dans la forêt et rédige le 4ème. Ce sont des rendez-vous avec mon Père céleste. Ce ne sont pas des règles comme je dois aller faire la prière, aller chercher Dieu parce que c’est mon devoir de Chrétien, c’est vraiment une relation d’amour entre un fils et un Père et franchement j’aime ces moments tout comme j’aime passer des temps avec mes propres enfants et eux avec moi. Donc Rendez-vous dans la forêt, ce sont des histoires plutôt drôles qui me représentent assez bien. Mis à part ça, je suis dessinateur de bandes dessinées depuis 26 ans. Mon but n’est pas de faire de la BD mais d’annoncer l’évangile par ce biais là – faire en sorte que les gens rencontrent Jésus. J’aimerais juste être un panneau indicateur qui montre le chemin. J’ai encore reçu récemment le courrier d’un papa qui m’explique que son fils est décédé mais que grâce à mes BD il a donné sa vie à Jésus avant de partir. C’est pour ça que je fais tout ça.

J’ai sorti 10 BD et je les ai toutes faites dans ce but. Je fais également des
one-man-shows dans ce même objectif, tout simplement parce qu’aujourd’hui les gens aiment beaucoup les spectacles alors je me suis dit que j’irai les rejoindre par ce biais et ça marche bien. Mes spectacles sont le plus souvent organisés par des églises. Une bonne moitié des spectateurs ne sont pas chrétiens mais viennent.

Nous avons commencé à échanger sur ton dessin Allez faites de toutes les nations. C’était le thème prévu pour ce numéro du Mag. Quelques semaines plus tard, c’est l’annonce du confinement. On pourrait se demander si le thème est approprié? Comment aller faire de toutes les nations des disciples depuis chez soi? Puis, je pense à ce que tu dis dans le tome 2 p. 44 « Le plus beau cadeau que tu puisses faire à ton prochain, c’est d’être profond avec Dieu ! » Ne serait-ce pas le point de départ pour notre thème?
Je suis persuadé que les gens ont un radar permanent lorsqu’on leur parle de Dieu. Ils se demandent ce qu’on veut leur dire, ils sont peut-être méfiants, à savoir si on essaie de leur vendre quelque chose ou les attirer dans une église ou encore si on est fanatisé. Si vraiment ta relation est grande, vraie et sincère avec Dieu, les gens vont le voir. C’est ce qui va les toucher. Ce n’est pas ta perfection, c’est la présence de Dieu en toi. Plus j’apprends à laisser Dieu agir, plus je vois les fruits. Je n’ai jamais vu autant de fruits que ces dernières années. Celles où j’ai cessé d’être un évangéliste qui veut aller parler partout, pour laisser Dieu simplement remplir ma vie. Il y a des gens qui ont été puissamment touchés rien qu’en ouvrant le livre! Seulement Dieu peut faire une chose pareille. Laisser Dieu agir est plus puissant que n’importe quelle stratégie que l’on pourrait employer. Quand Dieu demande à Israël de revenir à lui, il ne lui fait pas le reproche d’avoir de mauvais soldats ou de se servir de mauvaises armes. Il fait juste le constat que le peuple s’est éloigné de lui. On peut faire bien des choses pour Dieu sans l’aimer, en étant très loin, et ça ce n’est pas de la puissance! Je vous partage ce texte puissant dans Apocalypse 2:2-4 (NBS)

Je connais tes œuvres, ton travail et ta persévérance ; je sais bien que tu ne peux pas supporter les méchants : tu as mis à l’épreuve ceux qui se disent apôtres et ne le sont pas, et tu les as trouvés menteurs. Tu as de la persévérance, tu as souffert à cause de mon nom et tu ne t’es pas lassé. Mais j’ai ceci contre toi : tu as abandonné ton amour premier.

Vous voyez, Jésus parle de quelqu’un ou d’une église qui fait plein de chose pour lui mais ça ne suffit pas car ce qui compte c’est de ne pas perdre le premier amour.
Ce temps de confinement est donc idéal. Parce qu’en temps de confinement on est collé à WhatsApp, on prend le temps de prendre des nouvelles et d’écouter les gens. Prendre le temps d’écouter vraiment sans juger, essayer de comprendre mieux, essayer de se mettre à la place des autres, c’est ce qui va les toucher.

Comment t’est venue l’idée d’un Rendez-vous dans la forêt avec Dieu?
C’était un moment où j’étais vraiment malheureux. N’étant pas chez moi, j’ai cherché un coin tranquille pour parler avec Dieu. Puis j’ai réalisé qu’en marchant j’avais de la facilité à parler et je me suis dit que je devais prendre ce temps tous les jours avec Dieu. C’était une vraie révolution pour moi.

Comment est venue l’idée du format carnet de voyages amélioré?
À la base mes Rendez-vous dans la forêt c’étaient des e-mails que j’envoyais à la famille et des amis. Puis au fur et à mesure j’avais des retours de gens touchés qui voulaient s’abonner. Petit à petit ça m’a parlé de voir que ce que je vivais touchait des gens. Un jour, dans mon chemin de prière, j’ai eu la conviction que je devais faire ce livre. J’avais douté parce que je me disais qu’en mettant tout ce que je vivais sur mon blog, les gens ne verraient pas l’intérêt d’un livre! Alors j’ai bien retravaillé les textes, réfléchi à un fil rouge. J’ai pensé aux réseaux sociaux où les gens recherchent des histoires courtes, des images, passer un bon moment et ça a donné cette forme.

Tes partages sont très généreux et on peut repartir avec des phrases ou leitmotivs qui nous boostent. J’ai été particulièrement touchée par un de tes partages « Tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel » – Mat. 18.18 et ce que vous avez fait de cette phrase avec humour en équipe « Je lie ces paroles » en décidant de rebondir alors qu’on se dévalorise ou on se sent un bras cassé. Comment trouver la force de partager lorsqu’on se sent si vulnérable?
Quand on parle aux gens de Dieu il ne faut pas faire de cinéma. Si on se sent vulnérable, il ne faut pas avoir peur de le dire. Dans mon livre je raconte des victoires, mais je raconte aussi des défaites terribles. Et en même temps que je raconte la défaite, j’y indique la consolation que j’ai trouvé dans une telle défaite. Si on y réfléchit c’est comme David dans les Psaumes. Souvent il dit que ça ne va pas mais il y a une note d’espoir pour l’avenir. Je pense qu’il faut être vrai. Ne pas faire semblant qu’avec Dieu tout va bien si ce n’est pas vrai. Rappelez-vous que Dieu a fait des reproches aux amis de Job en rappelant que même s’ils ont voulu défendre Dieu ils n’ont pas parlé avec droiture de leur cœur alors que Job disait sincèrement ce qu’il ressentait.
Je me rappelle d’une fois où je n’allais pas bien. J’étais en route pour une interview radio de grande écoute. Je me revois en voiture à prier en pleurant. J’ai dit: “Seigneur je ne vais pas mentir…” J’ai pensé que l’interview était nulle mais j’ai eu tellement de témoignages de gens qui ont été touchés. Dieu est proche de ceux qui ont le cœur brisé. Alors je ne vous encourage pas à avoir le cœur brisé mais à l’avoir malléable !

Propos recueillis par Marianne Penner