Chaque époque a ses pathologies et celles-ci fonctionnent comme des indicateurs dont le diagnostic est loin d’être banal. Les maladies dominantes révèlent une douleur cachée. Les œillères tombent et nos comportements révèlent alors, quelles affections nous tourmentent, quelle vulnérabilité est la nôtre.
La grande bataille des siècles précédents était bactérienne et virale. L’invention des antibiotiques et des vaccins, basée sur le renforcement immunologique, sans tout résoudre, a néanmoins permis de juguler ces problèmes de santé.
Du moins c’est ce que l’on pouvait penser avant qu’une pandémie virale n’éclate. Cette pandémie a généré de la panique et de manière bien réelle, conditionné nos vies et notre quotidien en profondeur. Nous nous rendons désormais compte que nous maitrisons très peu de choses et, que nos gestes les plus simples, nous font encourir des risques inimaginables.
La vie oscille comme un pendule, entre accélération d’une époque hyperconnectée et ralentissement par une distanciation sociale imposée. Toutes les strates sociales sont affectées : du Quai d’Orsay au Palais du roi à Bruxelles, des sans-abris aux leaders mondiaux, des usines aux églises. Personne n’est épargné.
Quelqu’un (John Lennox ) a récemment écrit que « nous vivons une période unique qui définit une ère ! » Beaucoup de nos vieilles et bonnes certitudes ont disparu, quelle que soit notre vision du monde et quelles que soient nos convictions.
Alors que le soleil noir des peurs et des angoisses qui apparaissent de manière galopante et font écho à une réalité nouvelle. Ces maladies ne sont pas des infections mais des modalités de l’existence vulnérable, des fragmentations d’identité, menaçant la reconstruction de l’expérience de la vie en communauté.
Nos sociétés connaissent un changement de paradigmes silencieux assez stupéfiant : Les espaces publiques sont accessibles, certes avec quelques règles de protection, plus ou moins contraignantes. Pour autant, ces espaces restent vides, sans personne. C’est vraiment marquant de voir des lieux de vie sans personne pour en profiter.
Nos lieux de culte font partie de ces espaces aujourd’hui accessibles et la vie communautaire fait partie de notre ADN et de notre expérience avec Dieu. Maintes fois, l’Éternel convoque son peuple à se réunir ensemble avec lui. Le numérique aura offert quelques avantages indéniables et vous les avez fait ressortir dans le sondage proposé par vos fédérations en souhaitant voir certaines belles initiatives continuer, dont le lien avec tous les membres isolés.
Ecclésiaste l’affirme : il y a un temps pour tout sous le soleil. Il y a le temps du constat du paradoxe : des craintes au bonheur, du confinement et maintenant du déconfinement. Car nous restons encore dans un confinement mental qui est plus restrictif que le physique. Nous avons un passé, un présent et un avenir sous la Grâce de Dieu.
Dans vos retours, la solitude que le numérique n’a pas pu rejoindre est fortement exprimé. JAMAIS un écran ne pourra remplacer le contact humain.
Si nous venons de vivre un passé éprouvant, nous pouvons avoir la certitude que Dieu se vit au présent, et qu’il nous prépare un futur meilleur, notamment parce que nous aurons appris par cette épreuve la valeur de la liberté, et à quel point nos communautés nous sont précieuses.
Quelle joie de vivre le retour de beaucoup d’entre vous, tous âges confondus, l’impatience de pouvoir exprimer à nouveau votre engagement et créativité dans votre église locale. Cette joie retrouvée, certaines églises ont pu l’expérimenter le week-end passé. Vous pouvez le voir sur ces images. Les jeunes ne peuvent cacher leur joie de se retrouver enfin ! D’autres attendent avec tout autant d’impatience leur date de réouverture. Le moment est enfin là, d’avec courage et les gestes de précaution nécessaires, tenter de vivre d’émouvantes retrouvailles avec les frères et sœurs en communauté. De s’accueillir progressivement, les uns les autres dans nos temples, avec joie. De chanter autrement que seul devant un écran, de tourner ensemble les pages de la Bible, de partager des expériences de foi.
Tout cela contribuera à la guérison collective, et posera les fondations d’un nouveau départ, d’une spiritualité plus profonde et engagée, car basée sur une conscience aiguë de ce que la pandémie nous a enlevé pendant ces longues semaines.
Chers amis, vous me manquez ! Cela me manque de louer Dieu et de lui parler dans la prière en votre compagnie. La force que je tire du fait de partager la foi avec vous n’a pas disparu, mais sera ravivée par des prochaines rencontres que je souhaite être physiques, concrètes, dans la maison de Dieu, avec vous !
C’est Nelson Mandela qui a dit, “Nous travaillerons ensemble pour soutenir le courage là où il y a la peur, … , et donner l’espoir là où règne le désespoir”.
À son tour, La Bible nous assure qu’à tout moment, Dieu est avec nous. Il est celui qui te conforte, Il est ton guérisseur. Il est ton médecin ; Il est ton pourvoyeur ; Il est ton protecteur. Il sait mieux que nous.
C’est pourquoi David, qui a connu des bénédictions et des peines, nous encourage par ces paroles d’autrefois : « Sur Dieu repose mon salut … Mon rocher protecteur, mon refuge, c’est Dieu ! » (Psaume 62, 8)
Au plaisir de te retrouver très bientôt, dans un temple près de chez toi !
« Ensemble, porteur d’espérance ! »
Ruben De Abreu, Président de l’Union Franco-Belge des églises adventistes du septième jour